Il a été tourné en 1979 et pourtant il évoque une histoire vieille comme les DINK (Double Income No Kid ) new-yorkais, où il est question d'écrivains "has been" en panne d'inspiration sur des sujets trop introspectifs pour être publiables...
DINK ? Enfin, si ! Il y a un kid, bien seul dans ce monde d'adultes obnubilé par la sexualité et la psychanalyse.
Les PC ne sont pas encore arrivés dans les appartements branchés et on tape sur des machines à écrire, ce qui donne un petit côté obsolète et décalé aux séances d'écriture.
Woody Allen se régale ici de l'univers nombriliste et tourmenté des proto-bobos évoluant dans les cercles littéraires, le monde des médias, de la presse et des maisons d'éditions.
C'est un film où il est question de chassés-croisés avec les "ex" , de choix impossibles entre épouses et maîtresses, d'intellectuelles féministes belles, brillantes et un rien arrogantes, où il est question d'un scénariste pour émissions de télé miteuses qui entretient une liaison désenchantée avec une ravissante étudiante de 17 ans.
On se rencontre au MOMA , on se donne rendez-vous pour un café voire plus si...
On passe la nuit à discuter sur un banc au pied de Queensboro Bridge illuminé...
Oui mais : Les écrivains en panne d'inspiration vont se défouler au squash et échanger leur états d'âmes entre hommes ...
Les féministes brillantes et arrogantes s'ennuient aussi le dimanche après-midi quand les amants sont aux abonnés absents... Et elles enragent de s'ennuyer pour cette stupide raison !
Un peu daté, Manhattan ?
Peut-être, mais l'essence de ces années-là garde un parfum de précieuse nostalgie.
Le monde new-yorkais selon Woody Allen alors au sommet de sa créativité.
Et puis, et puis, New-York, la star du film superbement photographiée. Tout en noir et blanc très graphique avec la musique de George Gershwin pour sublimer cette perfection.
Un régal !