... par Dorothy Parker avec cette peinture au vitriol de la condition féminine aux USA.
Je viens de relire le livre....
Dorothy commença en 1916 à apporter au magazine Vanity Fair de cruelles petites chroniques en vers. Celles-ci , une fois réunies deviendront les Hymnes à la haine.
C'est caustique, énorme, cru, aussi dérangeant que les peintures de Maupassant.
Extrait de Hymnes à la haine (Hate Verses), ici dans la traduction de Patrick Reumau : "Je hais les Femmes : Elles me portent
sur les nerfs.
Il y a les Femmes d'Intérieur... Ce sont les pires. Chaque instant est ficelé de bonheur. Elles respirent avec méthode Et pour l'éternité se hâtent à grand pas vers la maison Où il faut surveiller le dîner...
Il y a aussi les Douces Qui disent avec un tendre sourire « L'argent ne fait pas le bonheur » Et ne cessent de me faire admirer leur robe En me confiant : « Je l'ai faite moi-même »... Et vont épluchant les pages féminines des magazines ; Toujours à essayer de nouvelles recettes... Ah, que je les hais, ces sortes de femmes !
Et puis il y a les Petites Fleurs Sensibles. Les Pelotes de Nerfs... Elles ne ressemblent pas aux autres et ne se privent pas De vous le rappeler. Il y a toujours quelqu'un pour froisser leurs sentiments, Tout les blesse... très profondément, Elles ont toujours la larme à l'œil... Ce qu'elles peuvent m'enquiquiner, celles-là, à ne parler jamais Que des choses réelles, Des choses qui importent vraiment. Oui, elles savent qu'elles aussi pourraient écrire... Les conventions les étouffent : Elles n'ont qu'une seule idée, partir...partir loin de tout ! Et moi je prie le Ciel : oui, qu'elles foutent le camp !
Et puis, il y a celles qui ont toujours des ennuis. Toujours. En général avec leur Mari... On est injuste avec elles, Personne jamais ne les comprend, ces femmes. Elles arborent un petit sourire désenchanté Et quand on leur parle elles sursautent. Elles commencent par vous dire que leur lot est de souffrir En silence : Personne ne saura jamais... Et en avant le déballage... Et puis, il y a les Madame-Je- Sais-Tout. Elles sont la peste ! Elles savent tout ce qui de par le monde arrive Et sont au régal de vous en informer. Il est de leur devoir de corriger les impressions fausses, Elles connaissent les dates de naissance, les second prénoms De tout un chacun Et leur être sue la banalité factuelle. Pour moi, elles sont l'Ennui ! Il y a aussi celles qui s'avouent Incapables de deviner Pourquoi tant d'hommes sont fous d'elles ! Elles vous disent qu'elles ont essayé mais en vain. Elles vous parlent du mari d'une telle : Ce qu'il a dit Et sur quel ton... Ensuite elles soupirent et demandent : « Chérie, en quoi cela d'ailleurs me concerne-t-il ? » Ne les détestez-vous pas, celles-là, vous aussi ?
Il y a enfin celles qui ont toujours le sourire aux lèvres. Elles ne sont pas mariées, Passent leur temps à distribuer de menus cadeaux, A préparer de petites surprises, Elles me conseillent de prendre, comme elles, les choses Du bon côté. Ah, que deviendraient- elles si elles venaient à perdre leur sens De l'humour ?... Et moi qui brûle de les étrangler !... N'importe quel jury m'acquitterait.
Je hais les Femmes : Elles me portent sur les nerfs."
Une écriture assassine : Dorothy Parker dénonçait déjà au début du XXème siècle ici l’impossibilité d’un rapport vrai entre les sexes, chacun se croyant tenu par la morale les contraintes sociales et la respectabilité, de se conformer à une sorte de caricature de lui-même. Thème récurrent dans le cinéma américain et sujet radiographié aujourd'hui dans le phénomène " Desperate Housewives", puis dans un autre genre avec "Mad men".
On est bien loin d'Edith Wharton . J'ai envie de mettre cet "Hymne à la Haine" en regard avec deux personnages de films américains sortis en 2003 : "The Hours" de Stephen Daldry et "Loin du paradis" de Todd Haynes. Deux rôles tenus par Julianne Moore :
C'est le nom de l'exposition que le Metropolitan Museum (New-York) consacre au couturier disparu l'an dernier : Alexander Mac Queen. A travers les créations de celui-ci, la Haute-Couture dialogue sans complexe avec l'Art : Cinéma, Littérature, Peinture, Danse... toutes les créations fourmillent de références.
Décryptage :
Silhouettes inspirées venues du fin fond du XVIIIème siècle, plissés antiques revisités par Madeleine Vionnet et catapultés au-delà de l'an 2000.
Petites redingotes cintrées à la taille, épaules saillantes de dandies androgynes et robes mousseuses d'inspiration Directoire...
Emprunts aux corps carénés peuplant les films de science-fiction,
Et , omniprésents, ces visges sans traits...
Le tout servi par une muséographie aussi sobre qu'efficace.
Météores 2009, festival de danse Du 16 mai au 6 juin : Vidéodanse, spectacles, films, installations. Centre Chorégraphique National du Havre Lieux : Haute-Normandie (CCN) Prieuré de Graville Appartement témoin Perret Musée Malraux L’Eden - le cinéma du Volcan