samedi 24 octobre 2009
jeudi 22 octobre 2009
le vingtième siècle d'Alfred Robida
samedi 17 octobre 2009
Opium
Deux parfums mythiques, deux essences fortes, exotiques, sensuelles.
Avant de laisser "Opium" reposer dans mes vêtements d'été, une petite rétrospective s'impose.
Le parfum naît en 1977. Le nom choisi fait scandale et le slogan transgressif joue la carte de la "toxicommunication".
C'est Jerry Hall qui habite le premier visuel. La publicité est de Helmut Newton. Elle porte déjà tous les codes des messages futurs : une femme lascive dépendante du plaisir que lui apporte son parfum. L'univers est sulfureux : satin, brocards. Le noir profond du velours affronte le rouge corail de la doublure de soie... Même couleur que le flacon inspiré des Inro, ces petits pots portés à la ceinture par les hommes dans le Japon ancien, et qui sont destinés à contenir des herbes médicinales et des petites boules d'opium. Quand le concept signé Pierre Dinand est proposé à Yves Saint Laurent, c'est l'enthousiasme !
Ci-dessous: 1988, dans le même esprit. Femme allongée, les yeux fermés, toujours. Etoffes somptueuses...
Photographe David Lynch, modèle Natasia Urbano
1993, la femme "Opium" s'est redressée, elle nous regarde. L'opulence des tissus demeure. Couleurs chaudes : "La sensualité à l'extrême" passe par cette richesse jusqu'à l'overdose : tissus froissés, bijoux, et surtout cette jambe pâle et sculpturale qui s'échappe du vêtement échancré très haut sur la cuisse...
Photographe Satoshi Saikusa, modèle Kate Moss.
Ma préférée !
Rupture ! Les couleurs froides s'imposent et mettent en valeur le corps d'albâtre de la magnifique et flamboyante Sophie Dahl. (Si, si, la petite fille de Roald ). Allongée, elle s'offre sans ambiguité aucune... à son parfum !
Sandales sublimes ... L'apogée de la sensualité. C'est pour cette raison que la publicité fut interdite d'affichage en Grande Bretagne ! Shocking ? Really ?
Le message est incroyablement beau et érotique ! Manet avec son Olympia avait fait scandale et des ravages en son temps... J'y retrouve quelque chose dans cette pub provocatrice dans le meilleur sens du terme.
2000-2001, photographe Steven Meisel, modèle Sophie Dahl.
2003, A la une de la presse Britannique, Kate Moss est photographiée se faisant une ligne de coke tandis que ces affiches pour Opium la mettant en scène, fleurissent dans le décor urbain... Coïncidence ? Sulfureux en tout cas.
Photographe Solve Sundsbo, modèle Kate Moss.
Opium pour les brunes au regard d'acier. Je n'ai pas retrouvé les auteurs, mais cette publicité est en droite ligne conforme aux précédentes.
2006, Mariacarla Boscono, mannequin très en vue à l'époque pose dans une sorte de hublot qui n'est pas sans rappeler celui du flacon. Ambiance enfumée, nudité de la dame platinée avec orchidées... "Les Fleurs du Mal" ? Non ! Trop blonde, aurait dit Baudelaire, je crois.
Modèle Mariacarla Boscono, photographe inconnu.
Le vrai flacon a disparu, faisant place à celui de l'eau de toilette ou du déodorant. Cela fait cheap ! La femme très lisse, puritaine, froide nous regarde dans une posture défensive. Exit, l'abandon des premières dames.
Opium n'a plus d'âme que mon penchant me damne, mais je préfère les relents un peu troublants des premières publicités.
Et puis... une vidéo
dimanche 11 octobre 2009
Backstage : la première !
Et pour ce premier article "Backstage", je suis allée me promener du côté de l'Agence Magnum, excusez du peu !
copyright Eve Arnold pour l'Agence Magnum
Harlem, 1950 : des mannequins s'échauffent dans le backstage juste avant la présentation de la collection.
copyright Patrick Zachmann pour l'Agence Magum
Paris 2006 : les top models avant le défilé.
Cinquante-six ans séparent ces deux scènes : un monde !
Je vous le disais, le backstage est éloquent !
jeudi 8 octobre 2009
Irving Penn
"J'ai l'habitude de ne pas vouloir m'exprimer à propos de mes idées et de mes vues personnelles. Mon travail, c'est moi, pour le meilleur ou pour le pire."
Il a travaillé pour "Vogue" et "Harper's Bazaar", photographié les collections Dior et Balenciaga, mais aussi les mégots de la Cinquième Avenue, les bouchers de Paris et les tribus de Papouasie.
Il s'est affirmé dans la photographie de mode en 1950 en se démarquant par des lignes graphiques, pures et constrastées.
Les photos :
S'il fallait n'en retenir qu'une, ce soir pour mon blog, je choisirais celle-là. Cette photo me touche beaucoup. Elle raconte une histoire : c'est l'histoire d'une femme... et d'un homme qui...
Un café à Lima .
lundi 5 octobre 2009
Zazous !
Zazou attitude
Tout d'abord, pour se mettre dans l'ambiance...
En 1938, Johnny Hess chantait "je suis swing" et son fatal "zazou zazou zazou zé !" est devenu emblématique pour désigner un courant : mode, musique jazz et style de vie nés au début de la Seconde Guerre Mondiale.
Pas facile d'avoir vingt ans en 1940 !
Les zazous nourris au "swing" venu des USA se sont mis à défier avec leurs manières excentriques les nazis et le gouvernement de Vichy. Ils n'étaient pas spécialement politisés, juste épris de liberté face au carcan et aux horreurs que le nazisme distillait dans leur vie quotidienne.
Les Zazous, ça ressemblait à ça :
"Les cheveux frisottés,
Le col haut de dix-huit pieds,
Ah ils sont zazous !
Le doigt comme ça en l’air
Le veston qui traîne par terre
Ah ils sont zazous !
Ils ont des pantalons d’une coupe inouïe
Qui arrivent un peu en haut des genoux
Et qu’il pleuve ou qu’il vente, ils ont un parapluie,
De grosses lunettes noires,
Et puis surtout,
Ils ont l’air dégoûté. "
Les chansons américaines étaient prohibées par Vichy... Ils adaptaient les titres en Français.
L'étoile jaune devint obligatoire pour les Juifs... ils se mirent à en porter sur lesquelles était inscrit "zazou", "swing" ou encore "goy". Certains se retrouvèrent au camp de Drancy pour cette raison.
Les tissus étaient rationnés... ils inventèrent les vestons tombant au genou.
Les cheveux coupés étaient réquisitionnés pour être mélangés à de la fibranne et finir en chaussons... ils laissaient pousser les leurs...
Ajoutez à cela une fine moustache, un parapluie tenu fermé sous le soleil comme sous la pluie, une certaine dégaine et un humour décalé... Boris Vian n'est pas loin...
Zazou à la plage, hum ! Un peu utopique ? Les zazous sont supposés frileux et affectés dans leurs manières
Paru dans la presse de Vichy :
Une certaine allure qui faisait frémir les "braves gens".
La provocation comme arme de guerre ?
Enfin, les Zazous revus par Brigitte Fontaine et M
Moi, ça me met de bonne humeur , ce truc !