On fait appel ici à des valeurs sûres , portées par des personnages quasiment mythiques. Hommes politiques, sportifs internationaux,musicien, actrice, réalisateurs, acteur, astronautes... mais pas n'importe qui. La Légende est à portée d'objectif. Le mythe passe par Vuitton, parce que Vuitton se réclame d'un mythe.
Décryptage :



Chambre d'un hôtel cossu. Keith Richards a jeté sur les deux lampes des foulards sombres gothiques, afin de tamiser la lumière. C'est voulu. Cela permet un inquiétant clair-obscur. L'un deux est imprimé de têtes de mort et au pied de la lampe, un crâne posé vient appuyer cette référence aux vanités chères à la peinture du XVIIème siècle. Il faudrait presque, faisant abstraction du guitariste des Rolling Stones, envisager cette scène comme une nature morte. "Still life", en anglais. le décor est planté avec minutie. Rien n'est laissé au hasard : porte entrouverte vers une source lumineuse, livres empilés, le fauteuil qui accueille un service à thé posé sur un plateau. "Old England "en diable, et pourtant ! Keith se sert de son étui à guitare (Fender ? Gibson ?) griffé Vuitton, comme d'une table. Tasse de thé pour quelques gorgées entre deux rifs, un livre tenu ouvert par une loupe. Presbyte, le Keith ? La violence, et la révolte du "bad boy" déclinée dans un décor luxueux se sont patinées mais n'ont surtout pas déclaré forfait. Au contraire ! C'est la seule présence, -et quelle présence ! - de la pop star qui les porte : peau ravagée, maquillée, vêtements, bijoux en nombre. Saturation des codes du rocker qui a (sur)vécu. Mais d'où vient la lumière qui éclaire son visage et sa main droite ? La distribution ombre/clarté révèle une profondeur de champ très élaborée. Un chef-d'oeuvre d'équilibre. Bravo !

Chambre d'hôtel cossue encore. Même chaise qui signe un certain standing. Mais ici la scène baigne dans une douce lumière. Les deux sacs "cabine" entrouverts laissent apparaître ... des vêtements que l'on imagine jetés à la hâte. Deux amoureux (Steffi Graf et André Agassi ) pris en flagrant délit de tendre fugue. Ils s'enlacent et s'abandonnent, le bonheur est là. Sur la table près d'eux la vie les sollicite : portable, clefs de voiture, journal, appareil photo, agenda ouvert. Mais le reste du monde peut bien attendre. Ils s'aiment. C'est une parenthèse.


Plage de sable blanc, dunes, végétation de bord de mer. Sean Connery s'est négligemment assis sur un ponton de bois appuyé contre un poteau. Elégance décontractée du vieux baroudeur très chic. Ne fut-il pas l'incarnation du célèbre agent 007 ? Bond, James Bond ! Ursula Andress vêtue de son mythique bikini blanc est sur le point de sortir de l'eau, armée de sa dague sur la hanche. Mais ici, l'aventurier a déposé son sac, son regard se perd au loin. Docteur No est en tous points derrière lui. La légende semble opérer encore, mais le temps a passé.

C'est définitivement la photographie du ténébreux Keith Richards qui me parle le plus. De l'épaisseur !
Photos d' Annie Leibovitz.
2 commentaires:
Chère Alluria,
Une fois de plus, je constate que nos goûts diffèrent...et c'est tant mieux !
La photo, ou plutôt l'homme qui me parle le plus est le très élégantissime écossais Sean Connery.
Vive la diversité du genre humain !
Miss O
@Miss O
Eh ! oui, l'élégantissime Sean est parfait, mais la photographie est plutôt fade par rapport à celle de Keith pour laquelle Annie Leibovitz fut, je trouve, assez inspirée pour y faire transpirer le côté sulfureux du rocker. Je l'imagine très touchée par celui-ci, donc géniale.
Evidemment, je parlais des photographies et non des personnes.
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