A l'heure où Rodolfo Paglialunga reprend la Maison Vionnet, il est encore temps d'aller au musée de la Mode des Arts Décoratifs voir les originaux crées par celle qui, dès 1906, fit tomber le corset de élégantes. Oui, avant Poiret, avant Chanel !
1896 : Après avoir fait ses classes chez le couturier Vincent rue de La Paix , et sans doute fascinée par l'upper class britannique qui fréquentait les salons de couture parisiens, la petite main quitte la France et va travailler en Angleterre aux côtés de Kate Reilly une couturière en vue qui copie les modèles parisiens pour le riches Londonniennes.
1900: retour en France elle travaille désormais chez les soeurs Callot. Jacques Doucet remarque la coupe audacieuse de ses vêtements taillés dans le biais et ses drapés à l'antique. Il lui ouvre les portes de sa Maison de Couture.
Son inspiration vient de l'admiration de Madeleine pour le corps de la danseuse Isadora Duncan, et ses chorégraphies qui affichent une liberté naturelle de mouvements.
Isadora Duncan danse pieds nus, vêtue de voiles à mille lieues de l'académisme. Tragique ironie du sort : une longue écharpe enroulée autour de son cou se coince dans les roues de son automobile et elle meurt étranglée...
En 1912, Madeleine Vionnet ouvre sa propre maison rue de Rivoli.
Les rigueurs de la Première Guerre Mondiale mettent son acrivité en sourdine.
Puis, elle reprend et les dix années qui suivent le conflit sont pour elle les plus créatives.
Rançon de sa célébrité, elle est victime de contrefaçons, et poursuit alors les copieurs en justice, puis, afin de protéger son travail, elle met au point une signature imparable :
« Non seulement, j’appose sur chaque modèle sorti de chez moi ma griffe et un numéro de série mais aussi mon empreinte digitale."
Sa Maison est mise en liquidation juste avant le Seconde Guerre Mondiale, et ses 35 employées licenciées.
Le drapé "à la Vionnet" revient en grâce avec la réouverture de sa Maison pour la saison prochaine , mais n'oublions pas quelle a inspiré les plus grands !
L'élégance des Années Trente...
Fluidité de la silhouette...
Le mouvement est magnifié...
Les étoffes travaillées. Galliano pour Dior a repris ce travail en écaille pour une robe portée par Marion Cotillard lors de la remise de son Oscar, l'an passé.
Issey Miyaké, par exemple dit d'elle :
« J’ai toujours considéré Vionnet comme la plus grande, la seule. Lorsque je crée des modèles, Vionnet est ma principale inspiration. »
Et puis moi , je pense aussi aux biais zippés taillés dans le lycra d'Azzédine Alaïa dans les années 80, aux créations de Jean-Paul Gaultier, et plus directement celles de Sofia Kokosalaki. La jeune créatrice grecque reprit d'ailleurs la maison Vionnet en 2006, mais cete résurrection fut de courte durée.
Ci-dessous, les créations de Sofia Kokosalaki pour Vionnet :
Les créations de Palialunga pour Vionnet : collection "printemps été 2010" Photos pour le "Vogue" USA
6 commentaires:
Une très belle expo aux Musée des Arts Décoratifs ! Les albums photos sont superbes également.
@pinupmania
Oui, un instant sublime dans ce lieu, même si quelquefois la muséographie nous offre des zones d'ombre... Les vêtements sont vulnérables à la lumière ! !
Eternel recommencement de la mode, on n'invente plus guère aujourd'hui...C'est ce que je me suis dit en voyant les chaussures de la photo 2, qui ressemblent étrangement à ma nouvelle paire de Repetto (des "gitane"...) !
Amicalement
Miss O
@Miss O
... ou bien , les classiques sont éternellement élégants et indémodables, parce que franchement, les sandales de la collection 2010 me parlent beaucoup moins que ces adorables petites chaussures à talon bobine venues jusqu'à nous depuis leur apparition au début du XXème siècle.
Amicalement
Il n'y a que les manequins qui portent maintenant bien leur nom : elles sont raides comme des manches à balai, alors que les premières étaient proches de la danse gréco-romaine....
@moody-blue
Avez-vous remarqué cette démarche des top-models hyper-naturelle(sic) qui consiste à lancer le pied loin devant et juste dans l'alignement de l'autre ? Comme si on sautillait dans le gazon mouillé de rosée... ou bien comme un cousin germain du pas de l'oie...
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