mercredi 13 mai 2009

Portrait de femme avec valise.

Cette année, le festival Paris cinéma présente à la Galerie de l'Entretemps à Paris "Les légendes du cinéma Italien de l'après-guerre aux années 60". On y trouvera une partie du fonds photographique de l'agence italienne "Reporters Associati". Cette exposition se tiendra jusqu'au 13 juin.

Une envie pour moi de vous rappeler les belles actrices italiennes de cette époque et en particulier Claudia Cardinale qui fut au tout début des années soixante l'équivalent de notre Brigitte Bardot.
Je la trouve spécialement touchante dans le film "la fille à la valise", film sorti en 1962. Séduite et abandonnée, la jeune Aida part à la recherche de son playboy qui ne veut plus entendre parler d'elle. Elle sonne chez lui, et celui-ci envoie son jeune frère lui signifier qu'elle s'est trompée d'adresse... Une occasion aussi de voir Jacques Perrin adolescent.







La Fille à la valise - Bande annonce Vost FR
envoyé par _Caprice_. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

Une femme avec une valise dans un lieu qui n'est pas une gare, un aéroport, c'est toujours une énigme.

Que fait-elle ici , traînant avec elle un petit bout de sa vie. Evasion ? Faille, faillite d'un "avant" ? Espoir d'un "futur" ?

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Fuite ?
Une femme avec une valise a aussi quelque chose de vulnérable, précisément à cause de cet "entre deux ". Entre deux vies ? Entre deux amours ? Entre deux histoires ?


Une autre femme à la valise.


Voici une photo que j'ai trouvée sur un site ami : selon l'humeur de Philtre.

Il avait imaginé un titre : "Partir ou bien être larguée ?"


Je vous laisse une partie d'un commentaire qu'il avait fait à l'époque sur ce sujet :

"J’ai trouvé cette très belle photo sur Photodom, un site russe que j’aime beaucoup. Je l’ai trouvée bien composée, le paysage me faisait rêver, cette vision de dos de cette femme à la valise, habillée et pourtant très suggestive, m’a plu. C’est le sujet qui m’inspire un titre (et non l’inverse). J’aime chez les russes (et les pays de l’Est), ce sens de l’historiette, de la mise en scène, elle est une de leurs caractéristiques que l’on ne retrouve pas en France par exemple, où les thèmes sont plus durs (je ne les apprécie pas en général).C’est vrai que donner un titre, c’est enfermer, d’où l’alternative de ma question. Cette femme est-elle abandonnée où « abandonnante » ?Je pencherais pour la seconde lecture. Abandonnée, elle resterait immobile sur le côté. Ici elle est dynamique, elle marche. Elle est actrice de sa situation. Mais c’est une interprétation !"


Une autre interprétation avec Isabelle Adjani dans le film "la Repentie" de Laetitia Masson :





Laissez-moi ensuite vous faire partager cet extrait d' "Une veuve de papier", un roman écrit par John Irving. J'aime beaucoup et c'est peu dire .

" Une femme avançait dans le brouillard. derrière elle, elle tirait un de ces bagages que l'on voit le plus souvent dans les aéroports, une valise à roulettes. Sur la chaussée irrégulière, les fissures, le gravier, et les flaques d'eau, elle avait du mal à traîner cette valise, plus adaptée au sol des aéroports qu'à la portion déshéritée de Maple Lane.
Entre l'obscurité et le brouillard, il était difficile de donner un âge à l'inconnue. Elle était d'une stature au-dessus de la moyenne, très mince, sans être toutefois frêle; même dans son imperméable vague qu'elle serrait contre elle à cause du froid, on voyait qu'elle avait des formes superbes. Ce n'était pas du tout le corps d'une femme âgée, même si, à présent, Eddie voyait qu'elle n'était plus toute jeune quoique encore très belle.
Ne sachant pas si elle le voyait dans l'obscurité, devant sa porte, et soucieux de ne pas lui faire peur quand elle passerait, il dit :

-Excusez-moi, je peux faire quelque chose pour vous ?
-Bonsoir Eddie, oui, lui répondit Marion. Oui, avec plaisir. Ca fait une éternité que j'avais envie que tu fasses quelque chose pour moi.
De quoi parlèrent-ils après trente-sept ans ? Si ça vous arrivait à vous, vous commenceriez par quoi ?"
Ce passage se situe à la fin du roman et les yeux brouillés par les larmes, j'ai entendu le grincement des roulettes de la valise.

Enfin, une "Femme à la valise" peinte par moi, il y a une vingtaine d'années.



Elle est arrivée sur la plage au bout de son voyage et cherche quelqu'un ...



alluria art culture dieppe cinéma

2 commentaires:

Pinupmania a dit…

Très jolies ces retrouvailles après 37 ans de séparation, avec un amour intact.
A bientôt
Olivier

alluria a dit…

@ Olivier
Emouvant, oh ! que oui ! Qu'importe le temps, qu'importe l'âge tant qu' on est vivant
Gi. pour Alluria