samedi 1 août 2009

Regard sur l'architecture selon Guido Crepax


A travers ses bandes dessinées : " Venus in fur", "Valentina", et surtout "Histoire d' O", Crepax plante un décor extrêmement précis sur les architectures qui ont marqué le début du vingtième siècle : "Art Nouveau, puis " Bauhaus.

Je vous propose donc une petite promenade en résonance entre le graphisme de Crepax et les créations des plus grands architectes de ce tournant décisif dans l'Histoire de l'Art.

"Histoire d'O ",
La villa de Roissy :

La porte d'entrée :


La porte d'entrée chez Sir Stephen :


Façade urbaine dans "Venus in fur".



Crepax s'est directement inspiré des architectes du mouvement "Art Nouveau " en Europe :

Barcelone,
Gaudi : Casa Battlo, façade, 1904- 1906.

Hector Guimard : portes d'entrées à Paris.




Victor Horta : escalier, Bruxelles.


Le mobilier est lui aussi très daté dans les oeuvres de Guido Crepax ce qui crée un univers aussi raffiné que décalé et participe à l'ambiance érotique du propos.
Dans "Histoire d'O" :
Le bureau de Sir Stephen :


Ci -dessous, dans "Venus in Fur" :


Ce décor correspond à une réalité bien présente dès 1893 en France et qui va se répandre en Europe et aux USA jusque vers 1910 . Le style "Art Nouveau", en réaction aux dérives de l'industrialisation dans le quotidien et au manque de créativité qui en est la conséquence, propose des formes courbes et ouvertes, impose la présence de motifs végétaux. On s'inspire à la fois du japonisme et du symbolisme.

Louis Majorelle, par exemple, a signé ces deux bureaux et ce secrétaire :






Avec l'Ecole de Nancy, qui est incontestablement l'ensemble le plus fécond de l'Art Nouveau français, la pâte de verre entre dans les arts décoratifs. Les plus grands créateurs sont : Emile Gallé, les frères Daum et Jacques Brüber.

Cette lampe est de Peter Behrens.



Mais aussi : Antonin Daum, Emile Gallé ...





Revenons à Guido Crépax.

A mesure que le temps passe dans ses fictions, il suit les courants architecturaux et introduit le Bauhaus dans ses vignettes :


La villa de Sir Stephen sur la côte d'Azur, évoque de toute évidence, la Villa de Noailles. Construite en 1923 par l'architecte Mallet-Stevens, dont elle fut d'ailleurs la première réalisation, elle se situe à Hyères dans le Var et fut commandée par des aristocrates fortunés, le vicomte Charles de Noailles et son épouse Marie-Laure de Noailles, qui désiraient une « petite maison, intéressante à habiter pour profiter du soleil ». (Excusez du peu !)



Elle accueille aujourd'hui des événements culturels comme le festival international des arts de la mode.

Enfin, dans "Histoire d'O" le fauteuil de Le Cobusier "LC4" fait son apparition :







Ainsi que les salons meublés selon l'inspiration de Mies van der Rohe et le tapis "sonia Delaunay"dont la devise était pour le premier: "Less is more".

Le design contemporain y prend sa racine.

Fauteuil collection "Barcelone" de Mies van der Rohe, 1929.

Cidessous : Sonia Delaunay, Rythme et couleur, fin des Années Trente.

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